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DE RETOUR
Et oui, c'est fini de vivre au rythme du soleil (et de son absence), de recevoir les amis autour d'une ratatouille ou d'aller leur rendre visite en ULM pour un WE; de surveiller les petits-enfants dans le verger, de loin, en buvant du café après le déjeuné... De tailler sa pierre en écoutant les programmes d'été a la radio...
Tiens, a propos de pierre, La Main a un peu avance. Moins qu'espére mais plus que pas.
Après avoir dégagé un volume général a la
disqueuse, le travail de "mise au point " commence.
A l'aide de trois compas appuyes sur trois points de référence pris sur le modele (ici le sommet du pouce, celuidu petit-doigt et la pointe de l'indexe) on peut définir dans l'espace, n'importe quel point de la surface de la main .
En reportant les mesures sur le marbre, on enlève la pierre superflue jusqu'à ce que les pointes des trois compas se rejoignent en un point, exact équivalent sur le marbre de son frère sur le modèle de plâtre.
Sur la photo, on voit bien
sur le muscle du pouce, une croix et sur le plâtre son jumeau.
Pas a pas, points a points, le volume se définit .
Je ne sais pas encore si je dégagerai complètement la main de son bloc ou si je la laisserai adossée a sa matrice pour suggérer que la main en extrait la femme .
En tout cas pour la taille, il ne faut pas dégrossir le tout puis aller aux détails. Mais au contraire aller jusqu'à un travail très avance sur le bout des doigts avant de les dégager. En effet
une fois un doigt sorti de sa gangue, il devient très fragile. S'il n'y a pas assez de masse face au ciseau, la pierre casse... Il ne faut pas non plus sculpter les plis de la peau, a la base du
pouce par exemple, avant d'avoir finit le bout du doigt. Sinon, gare a la décapitation : au lieu de la Main de l'orgueil, ça serait un Pouce de César de plus. 
.
A ce stade des choses, je n'utilise pratiquement que 2 outils : le grain d'orge, le ciseau a dents. Et la massette, évidemment.
Changement d'axe.
En taillant le poignet, c'est toute la main qui semble changer d'axe.
Maintenant la silhouette se met a ressembler en gros a ce que sera la sculpture.
Le travail de mise au point est exigeant. Il demande précision et patience. Mais l'emboîtement de la statuette de bronze dans la main ne tolère pas "l'a peu pres". donc je prends mon mal en patience, oublie le temps et doucement, doucement, entre dans la pierre.
Deux gouges sont venues s'adjoindre a ma collection d'outils pour aller fouiller dans le creux de la paume ...
Plus ça va et plus c'est lent.
La main est constellée de points. Chacun, profond de 1 mm ou 2, indique , sous la surface de la sculpture, la main définitive.
Quand tout aura été mis en place - doigts, articulations, degagement complet de la sculpture- il faudra délicatement les atteindre en taillant a petits coups rasants, puis en limant au rifloir pour avoir le modelé.
Pendant que la sculpture s'extrait de la masse, le film de Jean-Paul, lui, ajoute séquences sur séquences... Les deux travaux naissent en même temps par deux voies presque opposées, comme en miroirs.
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