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Thierry Grave

D'OU VIENT LA COLLECTION "GLISSER" volet 2.

16 Décembre 2022 , Rédigé par Thierry Grave

Le second rêve à l'origine de la collection "Glisser" est plus intéressant encore. Il commence de façon semblable:

Allongé sur la plage, je dore doucement au soleil. Le ciel est de nuit noire, pourtant tout est lumineux, les gens, le sable, l'eau tout est éclairé sous le ciel sans étoiles.

Je décide d'aller me baigner et m'avance tranquillement vers l'eau, y pénètre et commence à nager comme un paresseux, sur le dos, en battant doucement des pieds pour m'éloigner du rivage.

Lentement ma vitesse s'accélère et bientôt je file à grande vitesse vers le large. Sans avoir besoin de me mouvoir.

Le sens des vagues a dû s'inverser et mon corps "surfe" sur l'onde; je suis devenu ce qu'il y a trois ans, dans ma collection d'alors, j'avais appelé "la Flèche de l'Onde".

La vitesse est de plus en plus rapide et je me demande bien comment je pourrais revenir à terre car jamais je n'aurai la force de nager par mes forces jusqu'à elle. J'abandonne donc toute velléité de retour.

D'autres  personnes font le même voyage, je ne les vois pas mais en perçois très bien l'existence. Soudain, je ne suis plus sur l'onde mais dans l'espace obscure. Je continue de filer à 1000 à l'heure et plus encore car il n'y a plus de frottement du tout; il a été aboli et je fonce maintenant à une vitesse immesurable car sans aucun élément visible auquel me référencer.

Je me penche par dessus bord de mon corps devenu invisible et découvre sous moi un gouffre d'encre aussi profond que le ciel de ténèbres qui me surplombe et m'entoure de toutes parts. L'espace est vide, mon corps, comme celui des autres présences,est transparent. La lumière pourrait surgir - peut-être est-elle là. Elle est invisible elle aussi car rien ne peut l'accrocher dans ce vide sidéral à travers lequel je glisse sans fin.

Depuis longtemps déjà j'ai renoncé à tout pouvoir sur mon destin, ne sachant pas qu'on pouvait aller si loin, que si loin existait, quand ma progression s'arrête soudain.Tout a été traversé: les parvis, la scène, les acteurs, le décors, les coulisses et au delà encore. Et je reste immobile au milieu du vide, habité par moi et quelques autres "présences" tout aussi transparentes et vides que moi-même. Ca vibrionne, moi et les autres, comme les poussières dans un rayon de soleils, mais au milieu du néant.

Du temps passe, si on peut dire, car depuis mon arrivée, ni le temps ni l'espace ne sont plus repérables, ni moi non plus.

Et soudain, retour à la même vitesse dans le sens inverse et peu après le rivage et la plage m'accueillent. Je m'éveille singulièrement déboussolé et stupéfait.

 

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